Ses disciples sont perchés dans un hamac ou suspendus à des sangles. Spectaculaire, le yoga aérien facilite les postures complexes sans forcer sur les vertèbres. Une pratique ludique pour un maintien plus tonique. Accrochez-vous !
En théorie, la pratique suspendue oblige à jouer les équilibristes à moins d’un mètre du sol, sollicitant les muscles posturaux impliqués dans notre maintien corporel, en vue de les renforcer. Autre avantage – toujours sur le papier –, enchaîner des postures « dans le vide » fait travailler l’agilité, la capacité à situer son corps dans l’espace – la proprioception – et la souplesse. La suspension permet d’inverser l’effet de la pesanteur en se positionnant tête en bas, sans compresser la colonne vertébrale ni les articulations. En l’absence de contre-
indications (grossesse, glaucome, hernie, cervicalgie, intervention chirurgicale récente, spasmophilie, hypertension ou troubles cardiaques), ce nouveau yoga entend libérer les tensions physiques et psychologiques. À condition de parvenir à se lâcher.
Rendez-vous dans une salle de danse classique du IXe arrondissement de Paris avec Florie Ravinet, professeure d’ashtanga yoga, qui a conçu le Fly yoga en 2009 avec une équipe de kinésithérapeutes. Les hamacs colorés font penser aux balançoires d’enfant. Une forme de poésie qui donnerait des ailes ! Cette approche ludique est a priori idéale pour les non-initiés. Le cours d’une heure commence par cinq minutes de « om », assis en lotus pour
apprivoiser la sensation d’instabilité. Encore faut-il grimper dans son cocon ! Tendre les bras vers l’arrière, attraper trois poignées de tissu, rapprocher le bandeau, placer les coudes à l’intérieur pour s’asseoir… et osciller entre autodérision et agacement. « Se sentir perdu au début fait partie du jeu », rassure Florie.
Méditation écourtée, place à l’échauffement. Les jambes sortent du tissu pour exécuter des battements. Les chevilles s’appuient dessus pour la planche inclinée, mains posées au sol. Les bras s’enroulent dedans pour étirer le dos à angle droit, pieds sur le plancher. Rester concentrée. La gestuelle devient esthétique et le hamac est sous contrôle. Souple et mobile, il augmente l’amplitude des étirements. Ceux-ci sont tenus sur cinq respirations au maximum et créent un rythme dynamique.
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Agnès Rogelet