L’ART DU CIRQUE ET DU YOGA
DANS LA FAMILLE DU YOGA AERIEN, IL Y AVAIT UN CIRCASSIEN : LE FLY YOGA, CREE PAR UNE ARTISTE DE CIRQUE , CE YOGA ENTRE TERRE ET AIR ALLIE YOGA TRADITIONNEL, TISSU AERIEN ET FITNESS. THERAPEUTIQUE AUTANT QUE LUDIQUE, CETTE PRATIQUE A LA CROISEE DES DISCIPLINES PREND SON ENVOL DANS UNE PETITE SALLE PARISIENNE AU FOND D’UNE COUR DE LA RUE DE FAUBOURG-POISSONNIERE.
Florie Ravinet n’a jamais compris la tendance européenne à cloisonner yoga et pratiques sportives ou artistiques . « Je suis passionnée par le tissu aérien depuis l’enfance. Quand, lors de mes études en Australie, J’ai découvert le yoga , j’ai tout de suite remarqué des passerelles entre les deux disciplines », se souvient-elle. Utilisé dans les arts du cirque le tissu aérien ( ou tissu d’acrobatie) demande un investissement physique total et une concentration à toute épreuve. « Les dangers liés à la hauteur forcent le tissuiste à maîtriser chaque geste, et cette qualité d’écoute de son propre corps est une porte vers la méditation. »
HAMAC-CARREFOUR
Mais pour que se matérialise cette rencontre entre arts du cirque et yoga, il aura fallu à Florie Ravinet un accident familier des acrobates suspendu entre terre et air. Elle ressent le besoin d’enrichir son yoga au contact de cultures diverses : indienne d’abord, puis américaine et potentiel thérapeutique dans l’exercice du yoga. « Nombreux sont les tissuistes qui viennent de la danse ou de la gymnastique. Blessés par le contact au sol, ils se tournèrent vers le tissu qui règle leurs problèmes de dos d’articulation », explique la jeune femme. Pour accélérer sa rééducation, elle met au point des postures et des enchaînements de yoga dans un tissu de sa création, « proche de celui qu’on utilise en tissu aérien, mais avec des propriétés adaptées au yoga ». Le résultat de sa démarche est tel qu’elle en parle à ses kinés, tout de suite convaincus de l’intérêt de sa démarche. Naît alors une collaboration qui, au bout de deux ans, Paris, rue Faubourg-Poissonnière.
L’EQUILIBRE AVANT TOUT
Dans sa petite salle, une dizaine de hamacs bleus suspendus à un mètre du sol tranchent sur le blanc des murs. Dans ses cours en petit comité, la professeur de yoga aérien dirige avec précaution le parcours mi-terrestre mi-aérien de ses élèves. « Il n’est pas anodin d’osciller entre terre et air. Cela fait appel à des notions d’ayurveda », médecine traditionnelle indienne basée sur l’équilibre entre feu, terre et air. Aussi Florie Ravinet prend-elle le temps de bien évaluer l’état énergétique de ses élèves pour «trouver le moment et la manière adéquats avant d’entrer dans postures inversées ». Car « si certains mouvements du Fly Yoga sont similaires à ceux du tissu aérien , ma discipline n’est en aucun cas circassienne. Le hamac ne sert pas un yoga acrobatique : il est simplement un outil utile aux alignements et à l’équilibre » , autrement dit un compagnon de pratique. Du cirque, le Fly Yoga retient donc surtout le mélange de ludique et d’extrême rigueur. L’infinité des possibles, aussi, le sol ne limitant pas le mouvement comme il le fait dans un yoga traditionnel. Dernier point commun entre arts du cirque et Fly Yoga : un certain rapport à l’enfance. « Les postures tête en bas nous font retrouver des sensations qu’on avait dans le ventre de nos mères. » Par des mouvements précis et ludiques, le Fly Yoga apporte des sensations uniques de bien-être en toute sécurité.